![]() |
TIENS VOILA DU BOUDIN voilà du boudin... |
![]() |
![]() mercredi, mars 26, 2003 Je marche donc je suis. Sachant que mon laboratoire s'étale tel le pot de Nutella moyen sur 3 étages, sachant que ces 3 étages sont déservis par 3 escaliers, sachant que 30 mètres de couloir séparent chaque escalier, sachant que chacun de ces couloirs abrite 11 bureaux, sachant que je chausse du 45, sachant que je marche à 5 km/h, sachant qu'une conversation moyenne dure 10 minutes, que je m'arrête en moyenne à un bureau par couloir, et sachant enfin que je hante ces mêmes couloirs de 8 heures à 17 heures 30, combien ai-je d'idées par jour? Car figure-toi que je ressens un irrépressible besoin de marcher lorsque je pense. Rien à faire, impossible de rester bêtement assis à mon bureau bêtement rectangulaire lorsqu'un problème me turlupine. Un bureau peut éventuellement servir à poser mes coudes lorsque je lis un article, de plateforme de lancement de boules de papier sur mon co-bureau, voire de plateforme de posage d'ordinateurs pas portables du tout, à l'extrême rigueur d'écritoire lors de ces instants de grâce où il m'arrive d'avoir quelquechose à écrire, mais hors de cela? Comment raisonnablement trouver la solution à un problème ou avoir une idée quelconque lorsqu'on est lamentablement avachi sur un bureau avec internet qui crie frénétiquement "click me click me" à coté? Alors moi je marche en long en large et en travers dans ce laboratoire qui en est d'ailleurs généreusement pourvu, de travers. Mais que d'obstacles sur cette route du solutionnage de problèmes, des impromptus qui sortent de leur bureau, des cafés qui sortent de leur cafetière, des patients qui ont besoin de parler de leurs problèmes, des bureaux ouverts qui m'aspirent et me recrachent. Et puis il faut bien rire parfois alors cette après midi j'ai appelé mon bureau depuis le téléphone d'un autre bureau. Evidemment le stagiaire qui partage ce cosy 10 m² avec moi a répondu et n'a pas reconnu ma voix tant nos téléphones font pitié. Et moi de lui demander "Pourrais-je parler à M. B.A. (c'est-à-dire moi pour les non-Lulu qui lisent ces lignes) s'il vous plaît?". "Ah, il n'est pas là" répondit la malheureuse victime. Et là je lui assène un "Quoi? Pas là? Mais quel con celui-là alors!". Et je raccroche. Juste après je reviens dans mon bureau et lui me regarde d'un air gêné en bafouillant "euh, quelqu'un a téléphoné pour toi, je lui ai dit que tu n'étais pas là, alors il s'est faché et t'a carrément traité de con". J'ai même dû me mordre la lèvre. Et pendant ce temps la recherche avançait, avançait, avançait...
dimanche, mars 23, 2003 Jour de fête. Il y avait un orgue de barbarie, une chorale révolutionnaire qui chantait l'internationale, des jongleurs qui jonglaient, divers jeux d'adresse en bois qui m'ont convaincu de mes irrémédiables problèmes psychomoteurs, à manger tout plein, des gens tout plein, du soleil tout plein. Une petite fête de quartier bien guillerette en somme. Repas de quartier qu'on appelle ça, et ça se passe à Saint Bruno, histoire de faire connaissance avec ses voisins, d'échanger quelques vues politiques sur les morceaux de chien qui jonchent le quartier, et de fêter dignement le printemps dans un bain d'insouciance généralisé et contagieux. Décidément, je l'aime bien ce quartier Saint Bruno où il règne un joyeux desordre, un petit peu parce qu'il porte un nom approprié, et surtout parce que c'est un peu le Belleville de Grenoble, pas très beau, pas très propre, mais tellement vivant... J'ai à nouveau commis un gateau au chocolat, le fameux Célestin au chocolat, il faudrait tout de même que j'élargisse mon répertoire patissier saperlipopette. Ce qu'il me faut, vois-tu, c'est un peu d'ambition. Un défi glucosé ou quelquechose du genre. Quel gâteau voudrais-tu que j'apprenne à faire avant qu'une cigogne ne te dépose sur mon palier Lulu?
|
![]() |
|
![]() |
![]() |
|||||||||
![]() |
|
||||||||||||
![]() |