TIENS VOILA DU BOUDIN
voilà du boudin...


dimanche, février 02, 2003  

C'est arrivé près de chez moi.

LETTRE DU COLONEL BERGOT, du 362ème Infanterie

à Monsieur A. Ollier
_______

9 Juillet 1915.

Monsieur,

J'ai la profonde douleur de vous annoncer la mort glorieuse de M. le Sous-Lieutenant Jacqueau. Bien qu'aux termes des instructions en vigueur, cette douloureuse communication doive vous être faite par les autorités administratives, je ne veux pas vous laisser plus longtemps dans une incertitude angoissante, et quelque pénible que soit ma tâche, je crois de mon devoir de venir vous renseigner, en réunissant du fond du coeur ma douleur et celle de tout le régiment à la vôtre, à celle de sa pauvre femme et de ses pauvres enfants, à qui je vous prie d'exprimer les sentiments qui m'éprouvent.

Le triste accident s'est produit le dimanche 4 juillet à 8 h. 1/2 du matin. Pardonnez-moi si je n'ai pas eu le courage de vous écrire plus tôt.

Et maintenant que ma tâche si douloureuse est remplie, je me hâte de venir apporter à votre immense douleur, quelques éléments de courage.

D'abord ce fait que cette noble victime n'a aucunement souffert ! Il a été broyé subitement par une bombe dans son abri au poste de combat qu'il occupait à proximité de l'ennemi.

Puis cette déclaration solennelle que j'ai le devoir de vous faire, que M. le Sous-Lieutenant Jacques était un officier modèle, un homme de devoir remarquable, universellement aimé de ses chefs, de ses camarades et de ses soldats sur lesquels il exerçait un grand ascendant, par son courage tranquille, la noblesse et l'élévation de ses sentiments et de son caractère ! Ses enfants pourront être fiers de porter son nom.

Ensuite, cette assurance que je peux vous donner que ce vaillant chrétien a certainement reçu de son Dieu, dont il ne rougissait pas, et qu'il recevait régulièrement dans son coeur, la récompense suprême.

Enfin, il a été possible à ses camarades de lui rendre les derniers honneurs, et à un ministre de Dieu de bénir la tombe où il repose, dans un cercueil, dans le cimetière de Bras, près Verdun ; ce dernier renseignement doit, pour des raisons militaires, rester connu seulement de la famille, pour le moment.

Les quelques objets dont il était détenteur, vous seront adressés par le dépôt du corps.

Je vous prie d'être assuré, Monsieur, qu'en m'exprimant comme je viens de le faire sur le compte de ce vaillant officier, je n'ai fait que rendre hommage à la vérité.

Que Dieu vous donne la force et le courage nécessaires pour supporter ce douloureux sacrifice fait à la Patrie !

Veuillez agréer l'expression de Ma profonde et douloureuse sympathie.

(Source http://virtedit.free.fr/)

Mon arrière grand-mère a un jour reçu une lettre semblable qui lui expliquait combien le sacrifice de son mari avait été *utile* à la nation. Tellement utile qu'il se résumerait à un bout de métal à cinq branches que l'on ose nommer légion d'honneur. La nation a volé un mari à mon arrière-grand-mère, un père à ma grand-mère, un grand-père à ma mère... Et la nation se figure qu'avec un bout de métal émaillé et un défilé par an elle a fait son devoir de mémoire... Si j'en crois les informations dans quatre semaines des milliers de telles lettres seront de nouveau postées, certaines écrites en anglais mais la plupart en arabe. Des futures arrière-grand-mères arabes perdront leur mari, des futures grand-mères leur père, des futures mères leur grand-père. Encore et encore... Encore et encore... "Il est encore fécond le ventre de la bête immonde." Pourquoi cet enfoiré de Brecht a-t-il encore raison? Si des américains ne comprennent pas pourquoi les français s'opposent avec tant d'acharnement à cette guerre, explique leur toi Lulu que les sillons de nos champs sont encore remplis de sang, que dans les greniers des familles d'Europe veillent 9 millions de lettres semblables, dis leur toi que la vie de mon arrière-grand-père valait plus qu'un baril de pétrole...

posté par Nono | 12:37 |


samedi, février 01, 2003  

Ivre d'amour. Punch drunk love est le meilleur film que j'aie vu depuis mon dernier meilleur film. Il faut aller voir ce film, cela te permettra de faire le tri parmi tes connaissances. Ainsi, si comme moi tu l'adores tu pourras rayer de ton répertoire téléphonique tout ceux qui ont tenté de te persuader que c'était un navet parce que l'histoire n'avait aucun sens. Non mais depuis quand les histoires d'amour sont-elles sensées avoir un sens? Car c'est bien de cela dont il s'agit, d'une histoire d'amour sans queue ni tête avec la *delicieuse* Emily Watson. C'est à la fois terriblement lent et trop rapide, stressant et captivant, léger et indigeste. Certainement un film qui ne peut pas laisser indifférent, tu l'adoreras ou le détesteras. D'aillleurs je te conseille d'aller le voir avec ton bonnet laponien que tu n'as pas oublié.

posté par Nono | 01:11 |


jeudi, janvier 30, 2003  

Suis-je contradictoire? Ce soir j'ai défilé, parce que ça occupe, parce que ça réchauffe, parce que je suis un rebelle Lulu, pour la relaxe des 10 de Valence, aux cotés, pêle mêle, de la LCR, ATTAC, Greenpeace, et pourquoi pas l'IRA et Al Quaïda. J'en ai tiré deux grands enseignements : défiler c'est casse bonbon et les gens chantent faux. Seulement je me suis senti solidaire de ces 10 pauvres bougres condamnés à 6 mois de prison et 78000 euros d'amende pour avoir fauché 720 pieds de maïs génétiquement modifié. Moi qui étant petit, car il fut une époque où je n'étais pas grand, piquais des épis de maïs dans le champ de mon grand oncle j'aurais pu être le onzième de Valence... Moralité si on pique quand on est fauché, il ne faut pas se faire piquer quand on fauche. Une idée de plus mauvais jeu de mots? Et puis comme pour me rattraper de cet intense moment de solidarité j'ai couru engloutir un *long bacon* chez Quick (car oui il faut pas trainer chez Quick ah ah ah). Peut-on raisonnablement sans perdre son âme manifester contre les OGM puis avaler un *long bacon*? Probablement pas. Je dois être contradictoire alors. Pourtant je suis contre les OGM je vous jure. Promis. Hum.

posté par Nono | 22:57 |


mercredi, janvier 29, 2003  

Une journée bien remplie. Oui aujourd'hui a été une journée bien remplie car j'ai reçu un mail de Lulu, j'ai envoyé un article à un *éminent* éditeur en chef d'un non moins *éminent* et obscur journal répondant au petit nom de "International Journal of Heat and Fluid Flow" et mon ex-directeur de thèse et moi-même (enfin plus lui que moi il faut bien le dire) avons corrigé un autre article destiné dans un futur incertain à un autre journal au nom tout aussi barbare. Une journée bien chargée. Dans un passé pas si lointain j'aurais appelé cela une journée à ne rien faire, mais voilà les temps changent sans me demander mon avis. A ce propos il faudrait tout de même que je pense à mon avenir, pourquoi au juste je ne m'en souviens plus, mais il le faut. Pour résumer j'ai le choix entre aller m'enterrer joyeusement en Picardie, pays béni de la patate et de la betrave où rien ne dépasse le clocher des églises, ou attendre comme un mendiant en bricolant à droite à gauche que mon labo daigne m'embaucher, chose aussi sûre que la prochaine annexion de l'Allemagne par la Suisse. En principe c'est bon m'a-t-on dit. En principe ça sent le foutage de gueule cette histoire là moi je vous le dis. Une note d'optimisme béat dans cette marée noire toutefois, j'ai un choix, tout le monde n'en a pas. En plus ce boulot en *pi-car-die?* a l'air rudement intéressant, tout ce que je rêvais de faire DANS UNE VILLE AVEC PLUS D'HABITANTS QUE LE CHARLE DE GAULLE. Cinq manips pour moi tout seul, j'en fais ce que je veux pourvu que je crache des résultats, pas de soucis pour les congrès et les publis le tout avec un salaire probablement en or. Alors pourquoi, mais pourquoi, POURQUOI LA PICARDIE? C'est vraiment trop pinzuste comme dirait Caliméro mon idole (après Gaston tout de même). Bah le 10 février deuxième entretien (on va parler gros sous héhéhé), je vais faire comme le premier, comme si j'allais voir ma vieille tante Anémone. Un conseil les amis, quand vous avez un entretien d'embauche, faite comme si vous aviez une vieille tante Anémone... Il faut que je réflechisse, oui réfléchis Nono... Argn!

posté par Nono | 23:45 |


mardi, janvier 28, 2003  

Aubergine mon amour. Plus aucun doute n'est permis, l'aubergine est désormais mon légume préféré. 27 ans pour en arriver là, mais Saint François d'Assises ne s'est-il pas converti à 27 ans également? Oui décidément j'aime l'allure bonhomme de l'aubergine et son caractère accomodant une fois apprivoisée. Sa douceur finit toujours par transparaître, qu'importe avec qui on la marie. Même avec cette mégère de tomate, c'est tout dire. Seulement voilà, je ne sais pas cuisiner mon légume préféré... L'aubergine est si difficile à apprivoiser, au moindre faux pas elle cache ses saveurs et devient tout à fait insipide. Ah ça non elle ne pardonne rien l'aubergine. Pas qu'elle ait mauvais fond, entendons-nous bien, mais elle est si sensible. L'aubergine a besoin de liberté, de respirer et de solitude. C'est sans doute pour cela qu'il n'existe *rien* de meilleur que le caviar d'aubergine. Je suis prêt à debattre de toute opinion contraire une épée à la main. Je vais donc apprendre à cuisiner l'aubergine car il est *absolument* hors de question que je renonce à mon légume préféré alors que je l'ai à peine rencontré. Dorénavant je ne pourrai plus aimer d'autres legumes, ils sont si inintéressants en comparaison... Je ne suis pas lion ascendant lion pour rien sac à papier. Seulement, le 28 janvier, IL N'Y A PAS D'AUBERGINES. Humph.

posté par Nono | 17:58 |


lundi, janvier 27, 2003  

Un aimable monsieur m'a appelé pour me proposer un deuxième entretien dans son entreprise, à Paris cette fois ci. Paris est une charmante ville qui se situe à environ 70 km au sud de Sérifontaine, pour vous situer un peu. Plus petite que Mexico, Paris est néamoins une ville importante puisqu'elle dispose d'une tour Effeil et d'une butte Monmartre. Toujours plus que Sérifontaine, 2000 habitants (bientôt 2001?), qui a la caractéristique d'être tout à la fois pas loin de tout mais proche de nulle part. Soupir.

23h00 : je reviens de l'escrime et je ressemble à un zèbre rouge et rose. Ouch je crois qu'il voulait vraiment ma peau l'autre excité. Demain sera le 28 janvier, et le 28 janvier est un jour important. Le 28 janvier quelqu'un d'important, même loin, aura 28 ans, ça ne s'invente pas. Je cite : "sensible mais pas sentimental, il jongle avec les paradoxes et cultive les contradictions. Difficile à cerner, le Verseau, attire par sa curiosité d'esprit et fascine par son intelligence. Il garde sa part de mystère". Je n'aurais pas dit mieux... Mais tu sais quoi? C'est ça qui est bien! Soupir.

posté par Nono | 17:32 |
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